Cancers du rectum et du canal anal
Cancers du rectum et du canal anal
Généralités
Le rectum est un organe creux ; il constitue la dernière partie du tube digestif. Il est situé entre le côlon et le canal anal qui est la partie terminale du tube digestif. Il assure par ses sphincters internes et externes (muscles circulaires situés autour de l’anus et responsables de son ouverture et de sa fermeture) le contrôle de la sortie des matières fécales du corps humain.
Signes cliniques
Il n’y a pas toujours de symptômes et ils sont souvent non spécifiques : modification du transit, alternance diarrhée/constipation, sang dans les selles et douleurs abdominales. Parfois il s’agit d’un amaigrissement inexpliqué ou d’une fatigue.
Pour le canal anal, à un stade précoce, des douleurs au niveau de l’anus ou des saignements prédominent, spontanés ou lors de la défécation. Il peut aussi exister une sensation de faux besoins. Ces symptômes peuvent être accompagnés par des démangeaisons, un écoulement glaireux ainsi qu’une perte de la continence des selles. Parfois, il est possible de palper une tumeur au niveau de l’anus. A un stade plus avancé, peuvent apparaître une perte de poids inhabituelle, une fatigue importante et une diminution de l’appétit.
Concernant le cancer du rectum, il existe un test de dépistage pour les personnes âgées de 50 à 74 ans. Ce test simple, réalisé au domicile consiste à détecter la présence de sang dans les selles tous les 2 ans.
Il n’existe aucun test de dépistage disponible pour le canal anal. C’est devant l’apparition de symptômes non spécifiques décrits ci-dessus, que votre médecin recherchera l’existence d’une anomalie au niveau du canal anal.
Prise en charge des cancers du rectum et du canal anal au CFB
La radiothérapie est le plus souvent proposée en association avec de la chimiothérapie. Dans le cadre du cancer du canal anal, il s’agit du seul traitement. Pour le cancer du rectum, ce traitement est délivré en général en préparation d’une chirurgie.
Radiothérapie externe
Ce traitement utilise des rayons X dirigés, à travers la peau, vers la zone à traiter. Ces rayons sont produits par un accélérateur linéaire et détruisent progressivement les cellules cancéreuses.
Votre traitement débutera avec un scanner de repérage (appelé simulation virtuelle) ; il permet de délimiter les zones à traiter (volumes cibles), ainsi que les organes sains alentours qui devront être préservés au maximum.
Votre plan de traitement sera établi de manière individuelle (en tenant compte de vos caractéristiques spécifiques et celle de votre maladie) et planifié sur plusieurs semaines. Les séances se déroulent du lundi au vendredi et durent environ 15 minutes.
Les rayons sont invisibles et indolores et ne rendent pas radioactif.
Chimiothérapie concomitante à la radiothérapie
La chimiothérapie est un traitement à base de médicaments qui agissent sur les mécanismes de la division cellulaire. C’est un traitement général (appelé traitement systémique), qui agit dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation dans le corps, même si elles sont isolées et ne sont pas détectables par les examens de diagnostic.
Les médicaments de chimiothérapie peuvent être administrés soit par voie orale ou par perfusion. Au Centre François Baclesse, les chimiothérapies, administrées en concomitance à la radiothérapie, permettent de sensibiliser les cellules afin de potentialiser l’action des rayons sur les volumes à traiter.
Les effets secondaires durant le traitement
En cours de radiothérapie
- Irritation du rectum et de l’anus (rectite et anite radiques) : L’irradiation au niveau du rectum entraine une inflammation et une irritation au niveau rectal et anal. Cela se manifeste par des douleurs, une diarrhée, des faux besoins et parfois quelques saignements ou des émissions de glaire. Les douleurs anales sont semblables à celles de crises hémorroïdaires.
- Irritation de la vessie (cystite radique) : La vessie est située devant le rectum et peut être irritée par les rayons. Cela se manifeste par des brulures, des envies fréquentes et pressantes d’uriner (semblable à une infection urinaire, qu’il convient d’éliminer le plus souvent par la réalisation d’un examen cytobactériologique des urines).
- Nausées : Elles peuvent apparaitre mais peuvent être atténuées par un traitement médicamenteux.
- Irritation de la peau : La peau peut présenter des rougeurs, comme un coup de soleil, sur les zones irradiées. Elle peut s’assécher, desquamer et devenir douloureuse. Elle cicatrise après la fin du traitement.
- La fatigue : Elle peut être déjà présente avant le traitement et s’accentuer au fur et à mesure des semaines de traitement.
En cours de chimiothérapie
Les effets secondaires vont dépendre des choix des médicaments et des doses qui sont nécessaires pour traiter la tumeur:
- Une baisse des globules blancs (leucopénie), des globules rouges (anémie) ou des plaquettes (thrombopénie) est couramment observée et nécessite une adaptation des doses de chimiothérapie voire une interruption du traitement jusqu’à la normalisation du bilan sanguin.
- Syndrome mains / pieds : Rougeurs et desquamation des extrémités
- Nausées et vomissements sont de mieux en mieux gérés par les traitements anti–émétiques.
- Il peut apparaitre une diarrhée liée à l’irradiation du rectum mais également liée à la chimiothérapie. Il faudra la signaler au médecin et veiller à ne pas se déshydrater.
Les effets secondaires après le traitement
Souvent, la fatigue et les effets secondaires persistent quelques temps. Nous vous encourageons à en discuter avec votre médecin pour qu’il puisse les traiter.
Les effets secondaires suivants pouvant apparaitre :
- Fibrose péri anale
- Sténose vaginale chez les patients avec un vagin
- Troubles du sphincter entrainant une incontinence fécale
